Dans un voyage sans paroles à travers quatre espaces du quotidien, notre nouvelle création « ÉCLIPSE » donne corps à l’indicible. Ce projet ambitieux, né d’une rencontre avec Simone Média et chorégraphié par Johana Malédon, utilise la danse comme langage universel pour raconter la réalité brutale de la soumission chimique et la force de la résilience collective.
La genèse d’un projet engagé
Tout a commencé lors d’une discussion avec l’équipe de Simone Média, plateforme engagée suivie par plus de 2 millions de personnes. Comment aborder un sujet aussi difficile que la soumission chimique autrement ? Comment transformer un fléau social invisible en message universel de soutien ? La réponse s’est imposée naturellement : la danse. Un langage du corps capable de dire ce que les mots ne peuvent exprimer, de toucher là où les discours traditionnels échouent.
L’actualité n’a cessé de confirmer l’urgence de notre démarche. L’affaire des viols de Mazan, le documentaire choc diffusé sur France 2 en janvier 2025, le combat de l’association M’endors pas portée par Caroline Darian et la mission officielle lancée par la députée Sandrine Josso ont placé la soumission chimique au cœur du débat public. Face à cette mobilisation historique, « ÉCLIPSE » apporte un nouvel outil de sensibilisation par le prisme unique de la danse contemporaine et urbaine.
Quand les espaces du quotidien deviennent théâtres de violences
« ÉCLIPSE » se déploie en quatre tableaux chorégraphiques, chacun révélant comment les lieux les plus banals peuvent basculer dans l’horreur. Une boîte de nuit où l’euphorie se transforme en désorientation. Un bureau où les dynamiques de pouvoir dissimulent des violences insidieuses. Une chambre à coucher, refuge intime au sein de la sphère familiale violé. Et enfin, un hôpital où l’isolement des victimes cède progressivement la place à la solidarité.
Chaque scène est un fragment de réalité qui montre que les agresseurs ne sont pas des monstres fantasmés, mais peuvent être n’importe qui : un collègue, un ami, un inconnu. Cette universalité de la menace traverse toutes les classes sociales, tous les milieux professionnels, toutes les générations.
Une équipe artistique engagée
Le projet est porté par Carine Loison, autrice et productrice, qui a mené des recherches approfondies sur le sujet en s’entourant d’expertes comme Leila Chaouachi du CRAFS (Centre de Recherche sur l’Action et le Fonctionnement Sociaux) pour s’assurer de refléter fidèlement la réalité vécue par les victimes. Sa démarche d’écriture était claire : raconter sans un seul mot ce que les victimes vivent et ressentent, tout en leur apportant ce soutien essentiel et en leur montrant qu’elles ne sont pas seules.
L’enjeu était de taille : ne pas tomber dans le cliché tout en permettant à tout public de comprendre le message. Ne pas basculer dans le trash ou le gore, ne jamais montrer de scène d’agression explicite, mais suggérer, laisser libre cours à l’interprétation et à l’appropriation de chaque scène par le public. Cette écriture en creux, par la suggestion et le mouvement, transforme chaque tableau en un miroir troublant de nos réalités sociales où chacun peut projeter sa propre expérience ou compréhension.
Ils ont ensuite travaillé étroitement avec Morgan Eloy à la réalisation du film. Morgan, réalisateur et chef opérateur spécialisé dans la danse, fait de la caméra une danseuse à part entière – elle tourne, s’élève, plonge avec les interprètes, créant un dialogue intime entre l’image et le mouvement. Son traitement visuel plonge le spectateur dans l’expérience sensorielle des victimes : flous de désorientation, plans désynchronisés, vertiges visuels, cadres écrasants qui renforcent l’oppression.
Archil & Leon ont composé pour Éclipse une Bande Originale dont les sonorités accentuent le récit, permettent de situer les scènes et de faire ressentir ce que les victimes peuvent éprouver. Chaque son devient une narration, traduisant l’expérience de la soumission chimique : sons étouffés, distorsions, bruits décalés qui plongent dans une bulle de désorientation. L’hymne collectif qui clôt le film porte un message de soutien clair et puissant, affirmant que les victimes méritent la lumière, qu’elles peuvent partager leur combat, et surtout qu’elles ne sont plus seules.
Anne-Lise Houlbert, productrice artistique et assistante réalisateur, a accompagné toute l’équipe. Son regard, son expertise, sa sensibilité et son engagement ont été essentiels non seulement à la concrétisation du projet, mais aussi à son élévation. Elle a su ajouter de la profondeur à chaque aspect de la création et a permis de fédérer une équipe d’une quarantaine de personnes qui se sont engagées sur ce projet par les valeurs qu’il porte.
Un langage chorégraphique viscéral et engagé
Pour porter ce récit, nous avons collaboré avec la chorégraphe Johana Malédon, habituée à travailler sur des sujets qui nous traversent et nous concernent collectivement. Rejoindre l’univers d’« ÉCLIPSE » représentait pour elle un défi particulier : inscrire une écriture chorégraphique singulière dans une vision déjà élaborée par l’équipe moovance, tout en créant un espace où les corps pouvaient entrer en résonance profonde avec ce sujet grave.
Son travail a porté sur la manière dont le corps peut incarner cette violence : créer des dynamiques, des états de présence, une physicalité où les interprètes trouvent une danse viscérale et engagée. La chorégraphie explore la tension entre fragilité et puissance, questionne le lien au groupe, ces moments où la connexion se perd et comment cela peut nous entraîner, parfois inconsciemment, dans des zones sombres.
Mêlant hip-hop, danse contemporaine, breakdance, krump et waacking, la partition chorégraphique s’appuie sur des styles nés de l’expression de communautés marginalisées, de corps qui racontent des histoires de survie. Du krump – expression crue de la rage transformatrice – aux micro-mouvements de la danse contemporaine qui traduisent la lutte intérieure, chaque style apporte sa grammaire de la résilience. La chorégraphie devient ainsi une écriture politique où chaque geste raconte comment on survit, comment on se relève, comment on transforme l’oppression en mouvement de libération.
Un casting qui célèbre la diversité et l’engagement
Douze danseurs et danseuses incarnent les différents protagonistes, changeant de rôle au fil du récit : victimes dans certaines scènes, témoins ou soutiens dans d’autres. Cette circulation souligne que personne n’est à l’abri, que chacun peut se retrouver dans différentes positions selon les situations.
Nous remercions profondément Yaz Sane, Sandra Sarderdheen, Jeanne Garcia, Marilou Bevis, Sophie Ythier-Courtin, Sarah Mendoza, Yuma Pochet, Tess Selgi, Lisa Emanuel, Hacen Hafdhi, Oswald Chelim et Rémi Heng pour leur implication, leur engagement et leur talent. Chacun a su apporter sa singularité, son style et son esthétique, enrichissant le projet d’une diversité précieuse. Johana Malédon a su leur permettre de s’exprimer chacun à travers leur style de danse, créant une mosaïque chorégraphique où chaque individualité nourrit le message collectif.
Le casting célèbre volontairement la diversité : des âges variés, des morphologies différentes, des origines ethniques multiples, une représentation inclusive des genres. Cette mosaïque humaine affirme que la violence peut toucher n’importe qui, mais que la reconstruction est possible par la solidarité collective.
Leur implication témoigne d’une génération consciente, lucide et profondément investie, qui met son corps et son énergie au service d’un sujet qui nous concerne toutes et tous.
Un message universel : « On vous croit »
Plus que dénoncer, « ÉCLIPSE » veut soutenir. Dire à chaque victime : on vous croit, vous n’êtes pas seul·e. La scène finale transforme les espaces de trauma en territoires de reconstruction, où la solidarité devient une force de libération. Les lignes qui emprisonnaient deviennent des ponts, les frontières s’effacent dans une chorégraphie collective puissante qui affirme : nous sommes là, ensemble.
Comme l’a si bien dit l’avocat de Gisèle Pélicot : la honte doit changer de camp. « ÉCLIPSE » est né de cette conviction profonde que les mentalités peuvent évoluer, que la société peut comprendre que le problème n’est jamais dans la tenue ou le comportement d’une victime, mais toujours dans le choix de l’agresseur.
Un projet qui dépasse le film
« ÉCLIPSE » est conçu pour vivre au-delà de sa diffusion initiale. La chorégraphie finale, simple et puissante, est pensée pour être reproductible par toutes et tous sur les réseaux sociaux. Archil & Leon ont créé une version musicale spécifique, un véritable hymne que chacun peut s’approprier. Retrouvez la musique sur toutes les plateformes d’écoute et faites-la vôtre pour porter ce message de solidarité. L’objectif : transformer ce mouvement artistique en mouvement social, où chaque reprise devient un acte de solidarité.
En coproduction avec Simone Média et avec le soutien de l’association M’endors pas, de Caroline Darian, de la députée Sandrine Josso et de Leila Chaouachi du CRAFS, « ÉCLIPSE » ambitionne de devenir un outil de sensibilisation vivant, utilisable par les associations, les institutions, les établissements scolaires. Pour poursuivre ses actions de sensibilisation et faire évoluer les lois autour de la soumission chimique, l’association M’endors pas a besoin de votre soutien.
La soirée de diffusion en avant-première au Carreau du Temple le 2 octobre 2025 a marqué un moment fort de ce projet. Au-delà de la projection du film, elle a accueilli une table ronde réunissant Caroline Darian, Sandrine Josso et Leila Chaouachi pour approfondir le sujet de la soumission chimique et poursuivre le travail de sensibilisation. Cet échange a permis de prolonger le message porté par le film par la parole d’expertes et d’actrices du changement.
Ce projet se veut un espace de conscience partagée, mais aussi de réflexion, de création et de rebond. Un processus court mais intense, nourri par le partage, les rencontres, la confiance mutuelle et l’engagement de toutes les personnes impliquées.
« ÉCLIPSE » n’est pas un film, c’est un cri. Un cri de solidarité, de résilience, d’espoir. Une invitation à briser le silence et à agir ensemble contre les violences. Parce que la chorégraphie peut devenir notre langage commun, et chaque mouvement, une histoire de survie et de reconstruction.
Vous pensez avoir été victime ou témoin d’une soumission chimique ? Contactez le CRAFS : 01.40.05.42.70
Crédits
Une réalisation moovance, en co-production avec Simone Média, en soutien aux actions de M’endors Pas.
Écrit par Carine Loison
En collaboration avec Anne-Lise Houlbert
Réalisé par Morgan Eloy
Bande Originale d’Archil & Leon
Chorégraphié par Johana Malédon
Assistée de Yuma Pochet
Interprètes : Yaz Sane, Sandra Sarderdheen, Jeanne Garcia, Marilou Bevis, Sophie Ythier-Courtin, Sarah Mendoza, Yuma Pochet, Tess Selgi, Lisa Emanuel, Hacen Hafdhi, Oswald Chelim, Rémi Heng, Jazz Geraldo
Productrice déléguée : Carine Loison
Productrice artistique : Anne-Lise Houlbert
Administrateur de production : Nicolas Marie
Chef opérateur : Morgan Eloy
1ère assistante caméra : Audrey Mottier
2nd assistant caméra : Romain Breton
Électriciens : Philippe Miró et Frédéric Dockes
1ère assistante réalisateur : Anne-Lise Houlbert
2nde assistante réalisateur : Estelle Zeliszewski
Directrices de casting : Anne-Lise Houlbert, Johana Malédon, Carine Loison
Chefs·fes décorateur·rices : Morgan Eloy, Anne-Lise Houlbert, Carine Loison
Styliste : Anne-Lise Houlbert
Maquillage et coiffure : Manon Hémery et Lucie Pichon
Auxilliaires de régie : Marie-Sophie Dubarry, François Nguyen, Estelle Zeliszewski
Photographe plateau : Rémy El Sibaïe
Chef monteur : Morgan Eloy
Assistant monteur : Romain Breton
Étalonneur : Morgan Eloy
Sound designer : Archil & Leon
Production additionnelle : Murray Lake at Sentir.Studio
Mastering : Sodasound
Voix : Archil, Ségolène Alquier, Oswald Chelim, Lisa Emanuel, Anne-Lise Houlbert, Leon, Carine Loison, Philippe Miró, François Nguyen, Yuma Pochet, Yaz Sane
Graphiste : Carine Loison
Simone média : Pauline Blanc, Céline Daugenet, Ségolène Grison, Hédi Helaoui, Marie Portaluri
Remerciements particuliers : Noémie Besson, Dr Leïla Chaouachi, caroline darian, Céline Galais, Jazz Geraldo, Peggy Housset, Raphaëlle Husson, Margaux Kalmanovitch, Rémy Papin, Florent Zarka
Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC Talent) et Proarti
Partenaires : Le CRAFS, M’endors Pas, La Place, Le Carreau du Temple
