À La Place, Léa Cazauran et la compagnie Lady Rocks dévoilent « INSECTES », une création singulière née d’une observation inattendue pendant le confinement. Moovance a capturé l’essence de cette pièce où le breaking devient le langage naturel du monde microscopique.
Du balcon à la scène
C’est en observant les insectes sur son balcon parisien que Léa Cazauran a eu la révélation : leurs mouvements, leurs rythmes binaires et leurs accélérations soudaines évoquaient étrangement les codes du breaking. « Je les voyais à quatre appuis, ils se battaient entre eux… Je me suis dit : c’est incroyable, on dirait du break », raconte la chorégraphe.
Une performance physique exceptionnelle
Sur scène, cinq danseurs – quatre formant une « famille d’insectes » et un soliste incarnant la métamorphose de la larve au papillon – repoussent les limites du breaking. Pendant une heure, ils évoluent sur quatre appuis, une prouesse physique inédite quand on sait qu’un passage de break dure habituellement 45 secondes. Cette exigence a nécessité une préparation intense, incluant même l’utilisation d’eau isotonique pour tenir sur la durée.
Une création totale
Le spectacle fusionne plusieurs éléments artistiques :
- Des costumes majestueux créés par Peggy Housset, alliant fonctionnalité pour la danse et esthétique brillante
- Une création musicale de Stéphane Lavallée mêlant boom bap et sonorités inspirées des insectes
- Une voix off signée Aloïse Sauvage, décrivant en slam l’impact humain sur l’environnement
- Une scénographie lumineuse de Marine Stower évoquant le monde souterrain et la surface
Une métaphore de la résilience
À travers ces insectes dansants, Léa Cazauran trace un parallèle saisissant avec l’histoire du breaking : comme ces petites créatures souvent mal perçues mais dotées d’une incroyable capacité d’adaptation, cette danse née dans les quartiers défavorisés des années 70 a su évoluer jusqu’à intégrer les Jeux Olympiques de 2024.
Coproduite par de nombreux partenaires dont La Place, cette création tout public (dès 3 ans) aspire à se déployer au-delà des théâtres, dans les musées, les jardins et même les salles de SVT.