De la Grèce à la France, en passant par la Jamaïque, Pandimi trace son propre chemin dans l’univers du dancehall depuis une décennie. Portrait d’une artiste qui fait dialoguer tradition et modernité, codes de la rue et expression scénique.
Un voyage initiatique à travers le dancehall
« Je m’appelle Pandimi, et je fais du dancehall. C’est ma discipline depuis dix ans. » Une simple présentation qui cache un parcours riche en découvertes et en évolutions. Originaire de Grèce, c’est inspirée par les danseurs français qu’elle décide de franchir les frontières pour venir se former dans l’Hexagone. Une migration artistique qui l’a menée à se construire en tant que danseuse professionnelle, tout en restant profondément attachée aux racines de sa discipline.
Aux sources du dancehall
Le dancehall n’est pas qu’une danse, c’est avant tout une culture née dans les rues de Jamaïque. « C’est une danse de soirée, à la base », explique Pandimi. « Les gens font la fête, ils sortent et ça se passe vraiment en soirée. Ça se passe vraiment dans la rue, ça vient du ghetto. » Cette origine populaire se traduit par une dimension sociale forte, avec des « social moves » accessibles à tous, permettant de créer du lien et du partage.
Pour Pandimi, comprendre ces racines est essentiel. Ses quatre voyages en Jamaïque en témoignent : « On va là où le dancehall vit. Et on passe vraiment des moments avec les créateurs. Et comprendre de plus en plus ce qu’on fait. »
La femme au cœur du mouvement
Dans le dancehall, la place de la femme est particulière et puissante. « Il y a quand même un côté assez féminin, assez sensuel », souligne Pandimi. Une dimension qui, loin des clichés, devient un outil d’émancipation et de développement personnel. « Personnellement, moi j’aime beaucoup et ça m’a beaucoup aidé. Dans ma vie, dans ma vie perso, dans ma vie, dans la confiance… »
Une discipline en constante évolution
Le dancehall n’est pas figé dans le temps. « Il y a des années où l’on danse d’une autre manière », explique Pandimi. La « new-school » d’aujourd’hui témoigne de cette évolution permanente : « Les pas évoluent, la musique évolue. » Une discipline codifiée mais qui laisse place à l’innovation et à l’expression personnelle.
Du ghetto à la scène
Aujourd’hui, Pandimi repousse les frontières du dancehall en le portant sur scène avec la compagnie Out/Side qu’elle a créée avec Carl Dhélot. « Être sur scène, ça donne une autre dimension et ça fait aussi travailler beaucoup de choses plus profondes », confie-t-elle. Une évolution naturelle qui permet de toucher un nouveau public tout en respectant l’essence de la discipline.
Dans sa pratique personnelle, elle explore cette dualité entre codes traditionnels et expression artistique. « Je voulais quand même montrer que tu peux quand même t’exprimer avec les codes que t’as déjà de la discipline. Mais tes codes aussi personnels, ça veut dire des choses qui sont un peu plus profondes sur toi, tes qualités de mouvements… »
Une artiste en mouvement perpétuel
Entre ses cours réguliers, ses stages internationaux, ses prestations parisiennes et ses projets scéniques, Pandimi incarne le dynamisme d’une discipline en constante évolution. Son parcours témoigne de la richesse du dancehall, capable de transcender les frontières géographiques et artistiques pour toucher un public toujours plus large.
« J’espère vraiment que ça va se faire encore au futur et ça va être quelque chose de grand et qui va influencer les gens », conclut-elle, les yeux tournés vers l’avenir d’une discipline qui n’a pas fini de nous surprendre.
Rencontre avec Pandimi Caras
Danseuse professionnelle de dancehall, Pandimi nous livre un témoignage authentique sur son parcours, de la Grèce à la France en passant par la Jamaïque. À travers cette interview, elle partage sa vision d’une discipline en constante évolution, entre tradition et modernité. De l’importance des racines jamaïcaines à ses projets scéniques avec la compagnie Out/Side qu’elle a créée avec Carl Dhélot, Pandimi nous fait découvrir les multiples facettes d’une danse qu’elle pratique depuis dix ans et qui a profondément marqué sa vie personnelle et professionnelle.
« Parce qu’il y a quand même un côté assez féminin, assez sensuel. Et ça, c’est quelque chose […] qui est très particulier en dancehall et que tout le monde ne comprend pas. Mais je trouve que c’est quand même une partie de la femme assez puissante. «
Découvrez l’interview de Pandimi
Je m’appelle Pandimi, et je fais du dancehall. C’est ma discipline depuis dix ans. Du coup, en gros, j’ai commencé en Grèce et je suis venue plus tard en France parce qu’il y a pas mal de Français qui m’ont inspiré quand j’étais jeune. Et je me dis qu’il faut que j’y aille, il faut que j’essaye, il faut que je prenne des cours. Et petit à petit, je suis venue et je me suis créée, et j’ai créé qui je suis aujourd’hui. Autour du dancehall bien évidemment, mais en tant qu’artiste aussi et danseuse professionnelle.
Quelle est ton expérience en France ?
Je trouve que c’est super cool aussi de voir des gens d’autres disciplines, et des choses différentes. Et surtout moi je ne viens pas d’ici et ça me fait encore plus plaisir d’être en France et faire ma carrière. Et d’être aussi, entre artistes aussi incroyables.
Quels sont tes projets en cours ou à venir ?
J’ai beaucoup de projets qui se passent, j’ai beaucoup de voyages internationaux, j’ai beaucoup de stages. J’ai des presta à Paris, j’ai toujours un petit cours régulier, ici aussi. J’ai des cours au studio pour les gens qui veulent tester.
Quelles sont les origines du dancehall ?
Le dancehall vient de Jamaïque. C’est une danse de soirée, à la base. Du coup, en gros, les gens, il font, on va dire brutalement, ils font la fête, ils sortent et ça se passe vraiment en soirée. Ça se passe vraiment dans la rue, ça vient du ghetto. Et en fait, à la base, ça s’est créé pour être avec les gens. Ça veut dire, ce sont des socials mooves. Par exemple, je peux te montrer un moove qui est tellement facile que n’importe qui peut le danser et qui peut danser avec toi.
Tu voyages souvent en Jamaïque ?
J’étais en Jamaïque. Du coup, c’était trop cool. C’est ma quatrième fois. Toujours dans les origines, toujours… On va là où le dancehall vit. Et on passe vraiment des moments avec les créateurs. Et comprendre de plus en plus ce qu’on fait.
Quell est la place des femmes dans le dancehall ?
Au niveau d’être une femme, c’est encore plus important parce que la femme, elle a quand même une bonne importance dans la culture. Parce qu’il y a quand même un côté assez féminin, assez sensuel. Et ça, c’est quelque chose aussi qui est, qui est très particulier en dancehall et que tout le monde ne comprend pas. Mais je trouve que c’est quand même une partie de la femme assez puissante. Personnellement, moi j’aime beaucoup et ça m’a beaucoup aidé. Dans ma vie, dans ma vie perso, dans ma vie, dans la confiance… Dans la vie en général.
Vois-tu le dancehall évoluer ?
Il y a beaucoup d’aspects. Ça veut dire qu’en fait, il y a des années où l’on danse d’une autre manière, une année où l’on danse d’une autre manière. Et l’année d’aujourd’hui qui est un peu plus libre on va dire, qui est la new-school. Qui est l’évolution : les pas évoluent, la musique évolue. Du coup, c’est très très vaste et il y a quand même assez de codes. Du coup, c’est assez codifié comme discipline.
Quelle est ton approche artistique personnelle ?
Pour moi, aujourd’hui, je suis allée danser un peu sur un autre son, qui est du dancehall. C’est juste un peu plus lyrical, un peu plus artistique. En fait, je voulais quand même montrer que tu peux quand même t’exprimer avec les codes que t’as déjà de la discipline. Mais tes codes aussi personnels, ça veut dire des choses qui sont un peu plus profondes sur toi, tes qualités de mouvements ou de choses… Par exemple, je suis un peu plus souple. Du coup je vais quand même mettre en avant ce que je sais bien faire. Avec les codes et les sons, et exprimer quelque chose un peu plus triste, un peu plus corporel.
Et je voulais montrer une petite pièce de ça aujourd’hui. Danser… Sans beaucoup de codes, mais en même temps avec la posture et la corporalité du dancehall que j’ai dans mon corps. Pour montrer un peu la pièce que j’exprime et ce que la chanson dit, les paroles et surtout la voix. Parce que le dancehall c’est beaucoup la voix et c’est très important pour nous.
Est-ce qu’on peut voir du Dancehall sur scène ?
Moi, je danse avec Out/Side, qui est une compagnie de moi et Carl (Dhélot). Et en fait, ce sont des danseurs de dancehall qui essayent de faire ça, on essaye faire ça sur scène et que l’on chorégraphie. Moi, je fais partie de gens qui dansent. Ça sera très très très chouette de voir ça en scène pour que les gens comprennent un peu plus l’univers. Parce que c’est vrai, qu’on est toujours en train de s’entraîner dehors, dans la street ou dans le cours ou dans les stages. Mais du coup, être sur scène, ça donne une autre dimension et ça fait aussi travailler beaucoup de choses plus profondes et ça peut être vraiment super cool.
Du coup, j’espère vraiment que ça va se faire encore au futur et ça va être quelque chose de grand et qui va influencer les gens. Et les gens, ils vont voir et vont dire : ‘Wow, c’est quand même du dancehall sur scène’. Yes !